Les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE)
En France, comme dans le monde, la Biodiversité se dégrade. Les causes en sont multiples : dégradation des habitats, changements climatiques intenses, dégradation et pollution des eaux, de l'air et des sols, exploitation directe des espèces, etc. Une menace souvent oubliée qui se classe pourtant à la 5e place des facteurs de perte de biodiversité : les Espèces Exotiques Envahissantes ou EEE. Elles constituent un danger pour environ un tiers des espèces terrestres et aquatiques. Elles ont contribué à près de la moitié des extinctions connues à l’échelle mondiale.
Qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante ?
Une espèce exotique envahissante (EEE) est une espèce introduite par l’homme volontairement ou involontairement sur un territoire hors de son aire de répartition naturelle, et qui menace les écosystèmes, les habitats naturels ou les espèces locales.
Pourquoi posent elles problème ?
Ces espèces représentent une menace pour les espèces locales, car elles accaparent une part trop importante des ressources (espace, lumière, ressources alimentaires, habitat…) dont les autres espèces ont besoin pour survivre. Elles peuvent aussi être prédatrices directes des espèces locales.
Les risques sur Clisson ?
Grâce au travail fourni dans le cadre de l'Atlas de la Biodiversité Communal (ABC), la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Loire Atlantique a recensé plusieurs espèces végétales classées EEE (> retrouver le bilan final de l'ABC de Clisson sur la page dédiée).
Cette page dédiée aux EEE communales recense tout ce qu'il y a à savoir sur ces espèces, comment les reconnaître, la règlementation sanitaire en France les concernant ainsi que les bons gestes pour leur élimination et non dissémination.
N'hésitez pas à vous documenter sur le site Internet du Centre de ressources des EEE : http://especes-exotiques-envahissantes.fr/
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La renouée du Japon est une plante exotique envahissante originaire de l’Asie de l’Est. Il s’agit d’une plante vivace à croissance rapide qu’on retrouve souvent sur des terrains résidentiels comme plante ornementale. Elle colonise une grande variété de sols et préfère les endroits ouverts comme : les rives, les bords de routes et de voies ferrées, les friches, les jardins.
Son super pouvoir est la capacité de créer des rhizomes dans le sol. Un rhizome est une tige remplie de réserve alimentaire qui a la capacité de faire pousser une autre bouture quelques mètres plus loin. Ainsi la renouée du Japon à partir d'une seule petite pousse peut coloniser tout un milieu en se multipliant avec ses rhizomes.
Comment la reconnaître ?
Pour reconnaître la renouée du Japon le principal critère est sa tige. Si celle-ci est creuse et lisse à l'extérieur, lui donnant un aspect de bambou alors c'est la renouée. Cette plante forme des massifs appelés colonies ou clones. À maturité, vers la fin juillet, une colonie mesure entre 1 et 3 mètres de hauteur avec des feuilles ovales à triangulaire, non dentée, finissant en pointe. Elles sont placées en alternance sur les tiges. Les fleurs sont petites et ont la forme d'une goutte d'eau. Elles sont de couleur blanc crème et réunies en grappes. La floraison a lieu en août et septembre.
Comment s'en débarrasser ?
ll n’y a pas de recette miracle pour stopper les invasions des milieux par les renouées asiatiques. Il est important de prévenir sa propagation avant de se lancer dans une longue campagne de lutte.
- Évitez de la semer, de la planter, de la multiplier ou de la transporter ;
- Apprenez à la reconnaitre ;
- Signalez sa présence au Conservatoire des Espaces Naturels, à la DRÉAL des Pays de la Loire ou à l'EPTB Sèvre Nantaise si c'est aux abords des berges de la Sèvre Nantaise ou de la Moine.
- Plantez des espèces végétales compétitives à croissance rapide là où le sol a été mis à nu.
Si vous souhaitez l'éradiquer :
- Coupez et arracher, dans un premier temps, toutes les tiges dès leur pouce pour vider toutes les réserves présentes dans les rhizomes. Cette opération réalisées plusieurs fois peut permettre de réduire les colonies au fur et à mesure des années. Les engins mécaniques type broyeur sont à proscrire pour ce type d'élimination car ils pourraient disséminés davantage les rhizomes et ou graines.
- Jetez tous les résidus de la plante (tiges, racines, terre, etc.) aux ordures. Ne les laissez pas dans la nature et ne les déposez pas dans le compost domestique.
- Nettoyez l’équipement qui a été en contact avec la plante afin d’éviter de disperser des fragments de tiges et de rhizomes ou des graines lors du déplacement de machinerie et du transport de terre. Évitez d’ailleurs d’utiliser cette terre.
- L’excavation d’une colonie et de son réseau de rhizomes peut être effectuée à l’aide d’une pelle mécanique. Bien exécutée, cette technique permet d’éliminer une colonie. Cette opération est a réalisée par des professionnels.
Le Robinier faux-acacia est un arbre originaire d’Amérique du nord. Comme toute plante envahissante, le robinier faux-acacia se multiplie de manière rapide. Le Robinier faux-acacia est un arbre pionnier qui s’installe préférentiellement sur les zones ouvertes. L’arbre produit de nombreuses graines qui lui permettent de coloniser rapidement le milieu. Son super pouvoir vient de sa capacité à créer de nouvelles boutures près de son pied, et ce, de façon exponentielle en cas de stress.
Comment la reconnaître ?
Le Robinier faux-acacia est un arbre portant des rameaux épineux et pouvant atteindre 30 m de hauteur. Son écorce, de couleur gris-brun, est profondément crevassée. Les fleurs sont blanches, très parfumées, regroupées en longues grappes pendantes de 10-20 cm de long. Les fruits sont des gousses plates.
Comment s'en débarrasser ?
Les semis et les jeunes individus peuvent être arrachés manuellement. Pour des zones difficiles, l’écorçage peut être une solution. Pour les zones infestées non adaptées à la gestion par écorçage pour des raisons de sécurité (parcs, bords de route, zones fréquentées) une coupe de l’arbre suivie d’un dessouchage est nécessaire. Dans tout les cas, il convient de maintenir une veille sur les secteurs gérés, de manière à prévenir d’éventuelles repousses. Le Conservatoire des Espaces Naturels de Rhônes-Alpes a sorti un guide pratique sur son cette espèce à télécharger en cliquant ici : Robinier faux-acacia.
L'Ailante glanduleux vient de Chine/Asie Sud-Est et Australie. C’est un arbre très résistant à la pollution du sol et de l’air ce qui fait qu’il a été beaucoup planté dans les villes. Cependant il produit des substances allélopathiques qui inhibent la croissance des autres espèces présentes ce qui favorise son propre développement. L'Ailante réagit très fortement à toute coupe ou blessure par une multiplication végétative vigoureuse par drageonnement.
Comment la reconnaître ?
Ses grandes feuilles caduques, oblongues, atteignent 60 cm de long. Sa taille peut aller jusqu'à 20 mètres avec des grandes feuilles de 40 à 50 cm et des fleurs vertes en grappe qui s'épanouissent fin printemps.
Comment s'en débarrasser ?
La dissémination de cette espèce est identique aux faux robinier faux acacias, par conséquent les mêmes mesures s'appliquent pour le faux vernis du Japon, déracinement des jeunes pousses avec une bêche en sélectionnant les drageons.
- L’arrachage manuel des semis et des plantules (moins de 60 cm de haut) doit se faire sur sol humide et meuble afin d’extraire l’appareil racinaire dans son entièreté. Procéder à l'arrachage rigoureusement pendant plusieurs années, jusqu'à élimination totale.
Attention : en raison des risques de brûlure par la sève de l’Ailante, il est conseillé de porter des équipements adaptés.
Originaire d'Amérique du Nord, le Bident à fruits noirs est une espèce pionnière qui affectionne et se propage dans les milieux naturels humides : le long des rivières, vasières, fossés, plages, étangs et autres habitats alluviaux ouverts.
Comment la reconnaître ?
Ses feuilles sont opposées le long de la tige, allongées et dentées. Sa fleur est dressée, jaunes et fleuris de fin d'été au début d'automne et porte de longs pédoncules. Le caractère invasif de cette espèce vient de la dissémination de ces fruits, un individu seul peut produire plusieurs milliers de graines qui se dispersent très facilement par le vent, les animaux et les hommes (vêtements) sur lesquels elles vont s'accrocher.
Comment s'en débarrasser ?
Très peu d’informations sont disponibles sur l’arrachage manuel ou mécanique de Bidents fruits noirs. Si vous rencontrez cette espèce arrachée là avant la fructification (arriver des fruits) et placer la plante dans un composte. Durant cette période de fructification prenait à ne pas transporter involontairement les graines sur vaux vêtement, chaussure ou sur votre chien durant vos balades.
Les 4 espèces présentées ci-dessous sont des plantes aquatiques. En cas de possession de bassins, d'étangs ou si votre propriété est placée proche d'un cours d'eau ou rivière, merci d'être vigilant au développement de ces espèces et prévenir tout de suite la Ville de Clisson ou le Conservatoire des Espaces Naturels.
Les solutions pour se débarrasser de ces plantes sont identiques et multiples. Leurs éradications demandent un entretien régulier des zones envahies. La méthode la plus connue et la plus simple est l'arrachage manuel en douceur, ce qui demande de prendre les précautions suivantes :
- Ne pas marcher sur les zones colonisées pour éviter de fragmenter les plantes et donc de créer de nouvelles boutures ;
- Protéger les zones sur lesquelles vous allez travailler avec une bâche et la retirer proprement en évitant que des boutures tombent, se développent et recontaminent la zone ;
- Bien garder tous les plants dans la bâche ;
- Utiliser une épuisette avec de petites mailles et repasser là où vous avez arraché les plantes pour éliminer d'éventuelles boutures. Attendre que les plants meurent sur la bâche ou dans un endroit clos et sécurisé, pour enfin les éliminer en déchetterie ;
- Vous pouvez compartimenter avec des filets votre plan d’eau afin de prévenir de la pousse dans des zones non contaminées par la plante.
L'EPTB mène régulièrement des campagnes d'arrachage manuel contre les espèces de Jussie, présentent le long de la Sèvre Nantaise.
La Ville de Clisson a mené avec le lycée de Briacé une restauration de la Mare du Coq en Pâtes en 2022 avec un arrachage manuel du myriophylle du Brésil.
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Le Myriophylle aquatique ou du Brésil est une plante originaire d'Amérique du Sud. Plante amphibie comme les jussies, elle est malheureusement commercialisée généralement pour les aquariums et ou bassin d’extérieur. Cette plante se développe dans les eaux lentes, relativement chaudes, stagnantes et peu profondes (3 m maximum). Elle forme des herbiers immergés ou émergés avec de grandes tiges noueuses pouvant mesurer 3 à 4 mètres de longueur.
La formation de populations denses sur de larges superficies entraîne une diminution locale de la biodiversité et annule la lumière incidente dans l’eau. En effet, son développement pouvant être très étendu, elle concurrence les espèces indigènes du milieu (aquatiques et amphibies) jusqu’à les éliminer.
La crassule de Helms est une plante amphibie, originaire d’Australie et de Nouvelle-Zélande. La Crassule de Helms forme un tapis végétal très dense qui supplante les espèces aquatiques indigènes. Les feuilles sont nombreuses ovales finissant par une pointe et sont disposées 2 par 2 sur la tige opposée l’une de l’autre, les fleurs sont petites, blanches avec 4 pétales et sortent de juin à septembre.
La Jussie à grandes fleurs est une plante aquatique amphibie originaire d’Amérique du Sud. Elle se développe à la fois au-dessus et en-dessous de la surface de l'eau. Sa taille est comprise entre 30 centimètres et 3 mètres. Elle présente des feuilles alternes lancéolées à oblongues, à nervation blanchâtre bien visible. Ses fleurs sont jaune vif.
La jussie rampante se démarque de la jussie à grande lfeur par des feuilles ovales plus petite de 3 à 6 cm de long ainsi qu'une fleur plus petite également, toujours jaune, et une floraison de juin à novembre.